Au cours des premiers mois d’activité de Neopouss, nous avons rapidement compris que la circulation de l’air était cruciale pour obtenir une pousse saine et abondante de nos micro pousses. Si vous cultivez des micro pousses à l’intérieur, que ce soit dans une serre, une ferme verticale, un conteneur, une micro-ferme urbaine, un jardin urbain en sous-sol ou sur un rebord de fenêtre, la ventilation et le renouvellement de l’air sont des éléments essentiels à prendre en compte.
Une mauvaise ventilation lors de la culture de micro pousses en intérieur peut entraîner plusieurs problèmes préjudiciables. Les principaux symptômes sont l’apparition de moisissures, de pourriture et la prolifération de parasites indésirables. De plus, un air stagnant et un taux de CO2 trop élevé peuvent nuire à la respiration des plantes et ralentir considérablement leur croissance.
Si vous débutez dans la culture de micro pousses, vous vous interrogez peut-être sur l’importance de la circulation de l’air et sur la meilleure façon de ventiler efficacement votre espace de culture. Ou peut-être rencontrez-vous déjà des difficultés spécifiques liées à un système de ventilation inadapté ?
Un flux d’air constant et bien maîtrisé est vital pour favoriser la croissance de micro pousses saines et vigoureuses. Une ventilation adéquate permet plusieurs choses essentielles :
- Faciliter la transpiration des plantes et le renouvellement du CO2
- Maintenir une humidité et une température optimales
- Prévenir l’apparition de moisissures, pourriture et parasites grâce à l’apport d’air frais
Vous vous demandez peut-être : “Pourquoi les chambres de culture ont-elles besoin d’être ventilées ?” Ou “Comment ventiler efficacement ma chambre de micro pousses ?” Vous hésitez aussi sûrement sur le type de ventilateur à choisir.
Bien qu’un simple ventilateur d’appoint puisse sembler suffisant de prime abord, la mise en place d’un véritable système de ventilation dédié aux micro pousses est indispensable pour optimiser le flux d’air et obtenir les meilleures conditions de culture. Une bonne circulation de l’air est cruciale pour garantir une production réussie et durable de micro pousses nutritives. Souvent négligé, ce paramètre pourtant essentiel impacte grandement la croissance, la vigueur et la protection contre les pathogènes. Explorons en détail les raisons qui en font un facteur clé et les stratégies simples pour l’optimiser.
Prévenir les maladies fongiques dévastatrices
La principale raison de privilégier une excellente circulation d’air réside dans la prévention des redoutables maladies fongiques. Un environnement humide, confiné et mal aéré est un terreau fertile pour la prolifération de champignons microscopiques nuisibles aux cultures de micro pousses.
Le mildiou, l’oïdium, la pourriture grise, la pourriture des semis et bien d’autres champignons pathogènes encore peuvent ruiner une culture entière en quelques jours seulement. Ces pathogènes fongiques se développent aisément lorsque l’humidité ambiante stagne, que l’air vicié n’est pas renouvelé et que les conditions sont trop confinées.
Leurs spores microscopiques se disséminent facilement dans un air stagnant et humide, contaminant rapidement les jeunes pousses tendres. Une fois installés, ces champignons prolifèrent à une vitesse fulgurante, recouvrant les micro pousses d’un épais feutrage blanchâtre ou grisâtre selon l’espèce. Ils décomposent les tissus végétaux, provoquant flétrissure et pourriture.
Mais en instaurant un flux d’air constant grâce à un système de ventilation dédié, vous créez des conditions défavorables à leur établissement. L’humidité en excès s’évapore, asséchant le substrat et séchant les micro pousses, tandis que l’apport d’air frais oxygéné assainit l’atmosphère. Privés d’un environnement propice, confiné et saturé en humidité, ces indésirables fongiques ne trouvent plus les conditions gagnantes pour germer et proliférer.
Une circulation d’air maîtrisée fait ainsi office de première barrière préventive contre les maladies cryptogamiques. Couplée à d’autres bonnes pratiques culturales, elle permet de réduire très significativement les risques d’infestation fongique dévastateurs pour vos micro pousses.
Des micro pousses en pleine santé et vigueur
Au-delà de prévenir les redoutables problèmes fongiques, une circulation d’air optimale a également des effets bénéfiques directs sur la croissance et le développement sain de vos micro pousses.
En renouvelant constamment l’air ambiant, vous approvisionnez vos jeunes pousses en oxygène et en dioxyde de carbone frais, deux gaz essentiels à leurs processus physiologiques clés comme la photosynthèse et la respiration. Une carence en ces gaz indispensables ralentit fortement la croissance, allongeant le cycle de production au détriment du rendement et de la productivité.
De plus, un léger flux d’air dynamise la pousse et renforce naturellement les tiges et feuilles. Brassées par cette aération douce mais continue, les micro pousses développent des tissus cellulaires plus épais et robustes, mieux à même de résister aux stress biotiques (pathogènes, ravageurs) et abiotiques (chocs thermiques, dessèchement).
Un apport d’air frais régulier stimule également l’activité métabolique des jeunes pousses, favorisant une croissance rapide, vigoureuse et homogène. Cela se traduit par des micro pousses plus volumineuses, aux feuilles plus grandes et aux tiges plus fermes, dotées d’une meilleure tenue à la récolte et d’une plus longue conservation.
Contrôler le problème d’humidité stagnante
Une humidité excessive et de l’air stagnant sans renouvellement sont également propices à l’accumulation d’eau libre sur les feuilles et le substrat des micro pousses. Outre les risques accrus de développement de maladies fongiques comme le mildiou ou l’oïdium, ces conditions humides et confinées favorisent aussi la prolifération de bactéries pathogènes indésirables.
Les bactéries putréfiantes comme les entérobactéries, les bactéries lactiques ou coliformes se développent aisément lorsque l’eau stagnante crée un environnement anoxique (sans oxygène). Elles peuvent alors rapidement contaminer et pourrir les jeunes micro pousses vulnérables et fragiles.
Un autre fléau courant lié à un taux d’humidité élevée est le “dampinng-off” ou fonte des semis, ce flétrissement soudain des plantules dû à divers champignons telluriques comme Pythium ou Rhizoctonia. Une circulation d’air efficace permet de chasser cet excès d’humidité ambiante et de prévenir ces risques.
Mettre en place une aération efficace
Maintenant que nous avons bien cerné tous les bénéfices d’une excellente circulation d’air pour la culture de micro pousses, voyons les différentes solutions simples à mettre en œuvre pour l’obtenir.
Ventilation naturelle et extracteurs
Dans un espace de culture fermé comme une pièce, le plus simple est de créer des courants d’air naturels en ouvrant des fenêtres et entrées d’air opposées quand les conditions climatiques extérieures s’y prêtent. Vous pouvez aussi installer un ou plusieurs petits ventilateurs ou brasseurs d’air pour générer un flux léger mais constant. Rappelez-vous d’une chose, les micro pousses aiment l’air frais !
En apprenant à ventiler notre espace de culture, nous avons mieux compris qu’un système de ventilation efficace pour les micro pousses nécessite deux types de ventilateurs distincts:
- Des ventilateurs extracteurs ou extracteurs d’air qui évacuent l’air chaud, humide et vicié vers l’extérieur
- Des ventilateurs oscillants ou brasseurs d’air qui créent un flux d’air en mouvement continu
Les ventilateurs oscillants sont plutôt faciles à bien positionner dans la pièce. Vous pouvez aisément les déplacer à l’aide de rallonges électriques pour trouver l’emplacement idéal générant la meilleure circulation d’air dans votre chambre de culture.
Plus la pièce est grande, plus vous aurez besoin de ventilateurs oscillants répartis à différents endroits stratégiques. Veillez cependant à ne jamais diriger les flux d’air directement vers les plateaux de micro pousses. Ce que l’on appelle les “brûlures du vent” ou dessèchement excessif peuvent effectivement endommager vos jeunes pousses fragiles, tout comme un vent trop fort à l’extérieur.
Si vous cultivez vos micro pousses sur un rebord de fenêtre à température ambiante modérée, la circulation d’air naturelle devrait suffire dans la plupart des cas. Mais il reste toujours bénéfique d’avoir au moins un petit ventilateur oscillant qui brasse doucement l’air, surtout si vous ne pouvez pas ouvrir la fenêtre régulièrement ou par mauvais temps.
Les ventilateurs oscillants font ainsi circuler l’air en continu et permettent de le maintenir frais et renouvelé dans la pièce. Mais à eux seuls, ils ne suffisent pas à rafraîchir et renouveler complètement l’air de la chambre de culture. Ils doivent impérativement être combinés à un système d’extraction d’air vicié vers l’extérieur pour une ventilation optimale.
En effet, les ventilateurs oscillants à eux seuls ne suffisent pas pour renouveler complètement l’air d’une chambre de culture de micro pousses. Il est indispensable d’installer un système d’extraction d’air efficace pour évacuer l’air vicié et chaud vers l’extérieur tout en faisant rentrer de l’air frais et oxygéné.
Les extracteurs d’air, aussi appelés bouches d’extraction ou VMC (ventilation mécanique contrôlée), jouent ce rôle crucial. Tout comme les ventilateurs de cuisines ou salles de bains, ils créent un flux d’air aspirant qui chasse l’atmosphère confinée pour la remplacer par de l’air neuf provenant de l’extérieur ou d’une autre pièce.
Pour être optimal, ce renouvellement de l’air doit s’effectuer à un rythme régulier, tous les 3 à 5 minutes environ. C’est la fréquence idéale pour garantir une atmosphère saine, fraîche et bien oxygénée en permanence dans l’espace de culture.
Le choix de la puissance et des débits d’air de vos extracteurs est donc primordial. Trop faibles, ils seront inefficaces pour bien aérer. Trop puissants, ils risquent de refroidir excessivement. La clé est de calculer le volume d’air total à renouveler en fonction des dimensions de votre chambre de culture.
En règle générale, pour une pièce de 10m², il faut viser un débit d’extraction d’environ 100 à 150 m3/h. Au-delà de 15m², un double système d’extraction sur deux murs opposés sera préférable pour une répartition optimale des flux d’air.
N’hésitez pas non plus à coupler les extracteurs à des entrées d’air dédiées, comme des bouches ou grilles d’aération dans le mur ou sous la porte. Elles permettent un bon appel d’air frais de l’extérieur pour un renouvellement complet et homogène de l’atmosphère.
Gestion des niveaux de CO2 – un facteur clé pour la photosynthèse
Lorsqu’on cultive des micro pousses ou toute autre plante en intérieur, on doit recréer artificiellement les conditions naturelles extérieures. On remplace la brise par des ventilateurs, le soleil par des lampes de culture, la pluie et la rosée par des systèmes d’arrosage. Mais un élément souvent négligé est l’apport en dioxyde de carbone (CO2), ce gaz indispensable à la photosynthèse.
Les micro pousses en ont constamment besoin, tout au long du jour et de leur cycle de croissance, depuis la germination jusqu’au stade récolte. Après la levée, elles puisent le CO2 dans l’air ambiant pour réaliser la photosynthèse sous l’éclairage artificiel et former leurs tissus végétatifs.
C’est pourquoi disposer d’un excellent système de ventilation faisant continuellement circuler l’air frais, riche en CO2, de l’extérieur vers l’intérieur est crucial. Cela permet de compenser l’appauvrissement progressif en CO2 de l’atmosphère confinée au fur et à mesure que les micro pousses le consomment.
Inversement, la nuit, les micro pousses effectuent la respiration inverse de la photosynthèse. Elles absorbent l’oxygène et rejettent du dioxyde de carbone. Il est donc impératif d’extraire en journée cet air enrichi en CO2 pour le remplacer par de l’air neuf et frais de l’extérieur.
Si votre chambre de culture n’est pas équipée d’extracteurs d’air dédiés, vous pouvez pallier en installant des ventilateurs de circulation d’air supplémentaires. Mais un renouvellement d’air complet et régulier reste indispensable pour maintenir des niveaux de CO2 optimaux et une atmosphère saine propice à la croissance vigoureuse de vos micro pousses.
Culture sous serre-tunnel
Un facteur souvent négligé mais critique est l’espacement entre vos différents contenants ou bacs de micro pousses. S’ils sont trop rapprochés, l’air ne pourra pas bien circuler et des zones de confinement se créeront.
Les serres-tunnels basses sont une excellente option pour bénéficier d’une circulation d’air naturelle saine et dynamique. L’air chaud accumulé au niveau du sol est constamment renouvelé par les mouvements de convection créant des courants ascendants d’aération. N’hésitez pas à soulever régulièrement les parois pour accentuer ces flux d’air.
Un facteur souvent négligé mais pourtant critique est l’espacement entre vos différents contenants, bacs ou plateaux de micro pousses. S’ils sont trop rapprochés, l’air ne pourra pas bien circuler librement et des zones de confinement se créeront, propices au développement de moisissures.
Prévoyez donc un espacement suffisant de 10 à 15 cm minimum entre chaque contenant pour permettre une libre circulation de l’air tout autour. Vous éviterez ainsi la formation de “poches” d’air stagnant favorables aux problèmes fongiques et bactériens.
Choix du substrat de culture aéré
Le type de substrat ou terreau utilisé pour la culture de vos micro pousses a aussi un impact direct sur l’aération globale du système racinaire en développement. Certains mélanges trop denses et compacts comme les terreaux tourbeux créent un milieu trop confiné et asphyxiant pour les racines en formation.
Privilégiez à la place des substrats poreux, aérés et bien drainants comme la vermiculite, la fibre de coco ou encore le perlite expansé. Ils présentent une structure composée de particules entre lesquelles l’air et l’eau circulent mieux, optimisant l’oxygénation des jeunes racines pour une meilleure vigueur.
Produire de façon écologique
Enfin, n’oublions pas qu’adopter une approche de culture biologique et respectueuse de l’environnement permet aussi de réduire considérablement les risques sanitaires pour vos micro pousses. En évitant les intrants chimiques de synthèse au profit de produits naturels, vous diminuez fortement les pressions pathogènes tout en préservant les populations d’auxiliaires naturels utiles comme certains champignons mycorhiziens, bactéries promotrices de croissance ou micro-arthropodes prédateurs.
Optez pour des semences non traitées, des fertilisants organiques comme les purins de plantes ou les engrais verts, et favorisez les rotations de culture variées. Votre écosystème de production restera ainsi équilibré et naturellement plus résistant face aux bioagresseurs.
Une bonne circulation d’air fait justement partie intégrante de ces bonnes pratiques culturales à adopter pour une production de micro pousses saine, vigoureuse et durable sur le long terme. Elle permet de limiter le recours aux traitements chimiques en prévenant les problèmes fongiques et bactériens.
Que vous soyez micro-producteur en milieu urbain ou producteur commercial, n’hésitez donc pas à accorder toute l’importance nécessaire à l’optimisation des flux d’air. Des micro pousses en pleine santé et vigueur, c’est la garantie de récoltes savoureuses, ultra-nutritives et respectueuses de l’environnement à chaque fois !